Au Mali, la France est définitivement hors course

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Les militaires au pouvoir sont en train de montrer qu’ils contrôlent le processus de transition de bout en bout, sans aucune moindre influence extérieure. On sait que la CEDEAO que préside le Ghanéen, Nana Akufo-Addo, est une organisation totalement sous influence française et européenne. Les Français, par exemple, y exercent leur contrôle au travers de leurs hommes liges, à savoir, l’Ivoirien, Alassane Ouattara, voire, le nouveau venu, le Nigérien, Mohamed Bazoum, dont le pays a été choisi par la France pour abriter le dispositif militaire français déplacé du Nord-Mali sans concertation aucune avec le gouvernement malien. Un cadeau empoisonné  pour Mohamed Bazoum ? Toujours est-il que c’est à travers lui et Ouattara que la France fait montre de sa mauvaise humeur au Mali. Si Ouattara, toujours égal à lui-même, ne surprend personne, des réactions et propos totalement anti-junte au Mali, sans porter les gants, montrent à souhait que le président Bazoum a habité sa fonction en se rangeant, résolument, du côté de la France alors qu’il connaît les tenants et aboutissants de la crise malienne ainsi que le jeu dangereux joué par Barkhane dont le convoi, il y a quelques semaines, fut bloqué par ses propres populations nigériennes. Ces milliers de Nigériens qui ont barré la route à l’armada française, sont-ils tous des Anti-Français primaires comme Paris (souvent faute d’arguments) les qualifie ? Il semble que c’est au nouveau président nigérien d’écouter son peuple en changeant son discours et son attitude à l’endroit des colonels au pouvoir au Mali.

Les participants aux « Assises nationales de la refondation » ont proposé jeudi, 30 décembre, à Bamako, de prolonger l’actuelle transition de la junte militaire de « six mois à cinq ans ».

La transition politique est en passe de se prolonger au Mali. Le panel supervisant les consultations nationales sur les réformes politiques et institutionnelles au Mali à la suite du putsch militaire de l’an dernier a recommandé un report de six mois à cinq ans des élections prévues en février prochain, citant notamment, des questions sécuritaires.

Le gouvernement intérimaire, entré en fonction après le coup d’état militaire d’août 2020, a dans un premier temps, accepté d’organiser des élections présidentielle et législatives le 27 février 2022 afin d’effectuer un retour à l’ordre constitutionnel via les urnes.

Mais, peu d’avancées ont été effectuées dans ce processus, une situation que les autorités imputent à un manque d’organisation et aux violences perpétrées par des groupes islamistes dans le Nord et le Centre du pays. A cela plusieurs raisons dont le double-jeu de Barkhane que les populations maliennes ont eu de cesse de dénoncer en 2021.

Pour faire face à cette fâcheuse situation, le pouvoir de transition malien a dû rechercher d’autres partenaires plus fiables. C’est ainsi que le nom Wagner est apparu dans le vocabulaire des Maliens.

Choguel Maïga et Assimi GoïtaChoguel Maïga et Assimi Goïta sont tout à fait sereins.

Les puissances occidentales s’inquiètent de l’envoi par la Russie de mercenaires privés qui vont remplacer des soldats français partis sans même tenir informé le gouvernement malien. Le premier ministre, Choguel Maïga, lors des Assemblées Générales des Nations-Unies, à New York, en septembre, a eu à dénoncer, cette façon de faire à la française.

Désormais, c’est donc avec le partenaire russe et d’autres, plus fiables, que le pouvoir de transition, fixera la date des élections. Dans cinq ans, viennent de recommander les participants aux Assises nationales de la refondation.

Autrement dit, quand l’ensemble du territoire malien sera libéré des mains des djihadistes et que les élections pourront s’y tenir sans problème.

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