L’Inspecteur général Amadou Konaté, DG des Douanes du Mali : « Le renseignement douanier marche à 120 % »

L’Inspecteur général Amadou Konaté, DG des Douanes du Mali : « Le renseignement douanier marche à 120 % »

L’inspecteur général des Douanes, Amadou Konaté, a, lors d’une interview, attribué la plupart des exploits de sa structure à la performance exceptionnelle de ses services de renseignement. D’où son affirmation : « Le renseignement douanier marche à 120 % ». Suivez, en intégralité, l’entretien…

 

Monsieur le Directeur général, que révèle, selon vous, cette montée en puissance des résultats sur le terrain ?

 

DG Amadou Konaté :

Les orientations traduites dans notre plan d’action, dans notre plan stratégique et opérationnel, se tiennent. Elles sont en phase avec nos missions essentielles : l’orientation concernant la recette douanière, celle relative à la lutte contre le trafic illicite et la fraude, et enfin l’orientation liée à la mise en œuvre des réformes.

 

Pouvez-vous nous en dire plus sur cette nouvelle approche opérationnelle et sa mise en œuvre concrète ?

 

DG des Douanes, Amadou Konaté :

Que les contrevenants sachent que les Douanes seront là. Les Douanes seront là, fortes de leur devise de vigilance, de leur organisation, de la coordination de leurs interventions, et surtout de la recherche et de l’exploitation du renseignement douanier.

La Direction du Renseignement et de la Lutte contre la Fraude a, il n’y a pas longtemps, saisi dix-neuf (19) cars avec de fausses plaques d’immatriculation et de fausses cartes grises. Elle a également intercepté 965 cartons de médicaments, dont 515 dissimulés dans une citerne, alors que les citernes sont censées transporter des produits liquides. Constater la présence de médicaments contrefaits dans de telles citernes pousse à se poser des questions : comment l’a-t-on su ? C’est grâce à l’exploitation du renseignement douanier.

 

Comment les services des Douanes parviennent-ils à détecter de telles cargaisons dissimulées dans des moyens de transport ordinaires ?

 

Inspecteur général Amadou Konaté :

Aujourd’hui, c’est une fierté pour les Douanes, qui ont fourni beaucoup d’efforts, compte tenu du contexte actuel et de l’évolution du commerce international, ainsi que des renforcements de capacités réussis. Grâce à l’appui des plus hautes autorités, les Douanes sont présentes sur les routes, dans les aéroports et sur les fleuves pour traquer et faire échouer ces différentes tentatives de contournement. Le renseignement douanier marche à 120 %, et nous continuons à le renforcer et à le constater.

 

Disposez-vous d’un plan spécial pour renforcer les contrôles dans les zones stratégiques ?

 

DG des Douanes :

Après la saisie de 12 700 unités d’explosifs, celle de 3 275 unités de détonateurs, de boules d’herbe de cannabis et de substances psychotropes, nous avons poursuivi le travail. Il y a eu ensuite une saisie de 24 briques totalisant 25,948 kg de cocaïne pure. Cette saisie a fait suite à une autre, réalisée un mois plus tôt.

 

Pouvez-vous nous dresser le bilan complet de ces saisies ?

 

Inspecteur général Amadou Konaté, également vice-président de l’OMD-AOC :

La première saisie était estimée à 5 457 228 000 F CFA. Celle de 25,948 kg réalisée récemment est évaluée à 1 271 452 000 F CFA de valeur marchande. La même unité douanière a également saisi 165 unités d’explosifs, 1 000 unités de détonateurs, 49 rouleaux de cordons détonants et 360 kg de mercure.

Parmi ces saisies, je vais m’appesantir sur une seule : celle du 27 septembre 2025, portant sur 29 750 unités d’explosifs, réalisée par la Direction du Renseignement et de la Lutte contre la Fraude. C’est une saisie record dans ce domaine, à la fois heureusement et malheureusement.

Heureusement, parce qu’on constate que ces structures exploitent judicieusement le renseignement douanier grâce à leur organisation, leur coordination et malgré le peu de moyens et d’effectifs à leur disposition.

Malheureusement, parce que, malgré toutes ces saisies d’explosifs, le phénomène dangereux de contournement et d’invasion de notre pays par des produits dangereux persiste. C’est pourquoi, après avoir félicité la Direction pour cette saisie record, nous réfléchissons à de nouvelles mesures dissuasives, car il faut que cela cesse.

 

Pour quelles raisons les autorités douanières maliennes mettent-elles en avant la brigade fluviale ?

 

DG Konaté :

Les Douanes s’engagent à traquer la fraude. Nous avons averti, et nous continuerons à lutter contre la fraude sur les axes routiers, dans les aéroports et sur les cours d’eau.

Le Mali est traversé par deux grands fleuves. Nous disposons de sept (7) brigades fluviales, dont trois sont très fonctionnelles. La plus active est celle de Bamako.

Cette brigade fluviale a connu des moments de faiblesse, mais, face à l’ampleur de la fraude qui sévit sur le fleuve Niger, nous avons décidé de renforcer ses capacités : formations, équipements matériels, moyens logistiques… afin d’être à la hauteur de la mission de lutte contre la fraude.

En réalité, les bateaux qui naviguent sur le fleuve Niger pendant la période de crue sont impressionnants. On y trouve toutes sortes de marchandises illicites en provenance des pays voisins, déversées à Bamako. C’est pour cette raison que nous avons travaillé à mieux équiper la brigade fluviale de Bamako et à former les agents des Douanes à l’intervention sur l’eau.

L’intégralité de l’interview transcrite par Abdramane Samakè

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