Mali : les femmes au cœur de la réconciliation nationale
Mali : les femmes au cœur de la réconciliation nationale
À l’occasion de la quatrième édition de la Semaine nationale de la Réconciliation, un panel s’est tenu le vendredi 19 septembre 2025 à l’ex-CRES, autour du thème : « Femme : vecteur de paix et de réconciliation ». Co-présidée par les secrétaires généraux des ministères de la Femme et de la Réconciliation nationale, la rencontre a mis en lumière le rôle central des femmes dans la consolidation de la paix et la cohésion sociale au Mali.
Le panel, placé sous la co-présidence de Salif Tall, secrétaire général du ministère de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, et du Dr Sidiki Traoré, secrétaire général du ministère de la Réconciliation, a réuni de nombreuses femmes, leaders communautaires et personnalités publiques.
Pour Salif Tall, cette rencontre s’inscrit dans la dynamique de la quatrième édition de la Semaine nationale de la Réconciliation, considérée comme un jalon essentiel dans la restauration de la paix et la promotion d’une gouvernance inclusive. « Souvent premières victimes des crises, les femmes sont aussi les premières à reconstruire le tissu social et les liens communautaires. Il est donc crucial de reconnaître et de renforcer leur contribution aux mécanismes de paix », a-t-il déclaré.
Le représentant du ministère de la Femme a rappelé l’engagement de son département, aux côtés de celui de la Réconciliation, dans la mise en œuvre du Plan d’action national pour les femmes, la paix et la sécurité, en lien avec la Résolution 1325 du Conseil de sécurité de l’ONU. Tout en saluant des avancées dans l’entrepreneuriat féminin, l’éducation des filles et la mobilisation communautaire, il a pointé les défis persistants : faible représentativité des femmes dans les instances décisionnelles, accès limité aux ressources économiques et violences basées sur le genre.
De son côté, le Dr Sidiki Traoré a souligné que, dans un contexte marqué par l’insécurité et les tensions communautaires, « les femmes maliennes incarnent cette capacité unique à apaiser, reconstruire et transmettre des valeurs de réconciliation ». Il a insisté sur la nécessité de valoriser leurs rôles multiples – mères, leaders, élues ou militantes – et d’intégrer leurs contributions dans les stratégies nationales de cohésion sociale.
Le secrétaire général du ministère de la Réconciliation a réaffirmé l’engagement de son département à renforcer la participation féminine dans la prévention, la médiation et la gestion des conflits, estimant que « l’inclusion des femmes dans les processus de paix n’est pas une option, mais une exigence démocratique et stratégique ».
En conclusion, il a formulé le vœu que ce panel ne soit pas seulement un espace de dialogue, mais un véritable levier d’action, afin que les voix des femmes soient entendues et leur leadership reconnu dans toutes les sphères de gouvernance sécuritaire et sociale.
Tidiane Bamadio