Mali: 16 Mai 1977 – 16 Mai 2020: Il y a 43 ans disparaissait le président Modibo Keita (Témoignage)

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Le président Modibo Keita fait partie de ma famille. On retient de lui qu’il fut instituteur à l’école « A » de Sikasso pendant près de 8 ans. Et pendant tout le  temps de son sacerdoce d’enseignant à Sikasso, il a été logé par mon père, Feu El Hadj Issa BAMBA, à Sikasso mancourani juste à deux carrés de la maison de Jean Marie Koné, son ami. Ma quatrième sœur aînée porte le nom de son épouse Mariam Traoré. Après le coup d’État minable de 1968, elle la fera interner   en prison pendant plusieurs années dans les cases rondes en béton dans la cour de la gendarmerie de Sikasso. Nous étions jeunes quand les parents nous y envoyaient avec nos aînés lui  apporter à manger tous les Jours, pendant toute la durée de sa détention. Parler donc du Président Modibo, c’est aussi parlé de ma famille.

On m’a aussi appris que Houphouet Boigny  n’était pas ivoirien, il serait de son vrai nom Aboubacar Cissé, sa mère serait bien l’une des nombreuses femmes de la famille royale dont il se réclame, mais  son père serait un garde sonrai malien. Un livre a juste titre en parle aussi, celui de Bernard Doza, dans « Francetroika, ou la liberté confisquée  »

Beaucoup de vieux sikassois se rappellent les séjours fréquents de Houphouët à Sikasso aux côtés de ses amis médecins de brousse comme le vieux Sidy Diallo de Sikasso, dit médecin Sidy, Cheick Oumar Kouyaté. On nous a aussi appris que  son marabout traitant était de Zignasso.

Alors chaque parole a son temps. Partageons l’histoire de notre père, feu le Président  Modibo Keita, assassiné par un petit militaire inculte qui se prévaut aujourd’hui d’être ce qu’il ne fut jamais, un patriote. Etre patriote n’est pas un mot, c’est à l’aune de ses réalisations que l’on reconnaît le patriote. Valet de la France de Foccart qui finira par le faire partir avec la fondation de Daniel et François Mitterrand. Honte à Moussa Traoré que certains veulent nous présenter aujourd’hui comme un rédempteur. Quelques tares que puisse avoir notre démocratie, le Mali de 1991 à nos jours vaut mille fois mieux que le Mali de Moussa Traoré de 1968 à son traître coup d’État.

Le peuple de souvent, mon père  Modibo, dort en paix à jamais auprès de notre céleste.

Texte anonyme

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