A défaut de voir les autorités de la Transition poursuivre l’ancien président IBK en justice, ses détracteurs observent impuissamment sa réhabilitation avec la signature du décret portant nomination des membres de son cabinet. La déception anime désormais les anciens locataires de la Rue publique.
Accusé de tous les maux d’Israël, notamment la mauvaise gouvernance, la corruption, le favoritisme, l’incapacité à résoudre les problèmes sécuritaires et la grogne sociale, l’ancien président, Ibrahim Boubacar Kéita a été combattu par le MRFP. A travers des déclarations, des rassemblements sur le boulevard de l’Indépendance, ses détracteurs ont finalement eu raison de lui. Fragilisé par ces manifestations incessantes, le régime a été contraint par la junte à démissionner, le 18 août 2020.
Si la priorité des manifestants était de rompre avec l’ancien système, en mettant fin à la mauvaise gouvernance, aux problèmes sécuritaires et à la grogne sociale, en sanctionnant les comptables des échecs, y compris le président IBK, les autorités de la Transition en ont décidé autrement.
Au moment où les citoyens s’attendent que la Transition fasse la lumière sur certaines zones d’ombre de la gestion de l’ancien président avec l’ouverture d’enquêtes judiciaires, les locataires du boulevard de l’Indépendance sont surpris de voir IBK réhabilité.
Le décret n°2020-0393/PT-RM portant nomination au cabinet de l’ancien président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita a été signé depuis le 31 décembre 2020 par le président de la Transition, Bah N’Daw.
La publication de ce décret intervient au moment où le fossé s’élargit entre la junte et les vrais acteurs qui ont combattu l’ancien régime. Il s’agit des cadres du M5-RFP qui ont bravé la pluie et le soleil pour réclamer le départ d’IBK.
Malheureusement, la tournure de choses prouve à suffisance que la Mali Kura tant rêvé se fait toujours désirer par les citoyens. Au lieu d’associer les vrais acteurs politiques à la gestion du pays, ils sont exclus et méprisés pour des raisons que nous ignorons pour l’instant.
Une chose est sûre : le nouveau Mali ne peut se faire sans ceux qui l’ont demandé sous les gaz place de l’Indépendance.
L’indicateur du Renouveau