Mali: Intrants agricoles: Environ 30 milliards FCFA d’irrégularités financières

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Les langues commencent à se délier  sur les détournements des fonds  dans le sulfureux dossier des ristournes de la Confédération des sociétés Coopératives des producteurs de Coton, depuis l’ouverture d’une enquête, à propos de cette affaire, par le Procureur en charge du Pôle Economique et Financier de Bamako. Une source proche du dossier nous affirme que les  montants détournés avoisinent les 30 milliards FCFA.

Cette affaire de ristournes de la Confédération des sociétés Coopératives des producteurs de Coton (C-SCPC) largement relayée par nos confrères  de ‘’Mali Tribune’’, et  reprise par le juge anti-corruption, Mamoutou Kassogué, la semaine dernière,  commence  dévoiler des secrets, tant la justice semble déterminer à traduire les présumés coupables devant un tribunal. Alors que la semaine passée, le juge chargé du dossier déclarait,  « Nous avons ordonné l’ouverture d’enquêtes qui suivent actuellement  son cours », un haut cadre en possession du dossier nous confie «  L’affaire dépasse l’entendement.  Les montants détournés avoisinent  les 30 milliards FCFA ».

La Confédération des sociétés Coopératives des producteurs de Coton (C-SCPC), présidée par le magnat de l’agriculture malienne, Bakary Togola, est au cœur  des contestations depuis ces cinq dernières années par les  Sociétés Coopératives de base. Lesquelles reprochent au premier responsable de cette faîtière sa gestion opaque, peu orthodoxe des fonds destinés à  l’achat des intrants agricoles.  Depuis l’éclatement de l’affaire « des engrais frelatés », à l’origine du limogeage du ministre du développement rural, un certain Bocary Tréta, en 2016,   cette faîtière des producteurs du coton est au centre des scandales dé détournement des deniers publics.    Si ce n’est pas la qualité des intrants agricoles qui est déplorée par les coton-culteurs, c’est leur insuffisance ou leur accessibilité qui est dénoncée par les producteurs de coton.

 Le Ministre de l’agriculture interpellé

L’Assemblée nationale s’est invitée  encore  dans cette affaire de la gestion des intrants agricoles. En effet, le député élu en commune VI du district de Bamako, Bafotigui Diallo, vient d’adresser des questions écrites au Ministre de l’Agriculture, Baba Moulaye Haïdara, pour y voir clair dans cette affaire.  Évoquant l’affaire des ristournes, le député interroge le Ministre   en ces termes, « les actualités du Mali sont dominées par la malversation dont fait l’objet l’une des plus grandes faîtières cotonnières du Mali à savoir la Confédération des Sociétés Coopératives des producteurs de Coton anciennement appelée Union Nationale des Sociétés Coopératives des Producteurs de Coton… la même structure avait fait l’objet des actualités en 2014 par des producteurs de coton de l’ensemble des zones CMDT qui avaient manifesté leur déception sur la mauvaise gestion de la même structure ».

Pour cet élu de la nation, connu pour son acharnement  contre l’exécutif  à faire la transparence sur  la gestion de l’argent destinée  à booster la production agricole, de 2007 à 2013, cette faitière Cotonnière(C-SCPC)  n’a présenté aucune situation financière à la CMDT en ce qui concerne l’utilisation de ces fonds.  A l’en croire,  elle n’a même pas daigné présenter aucune situation financière pour la DNPSES qui, selon lui, est la structure Etatique devant recevoir les états financiers, les rapports financiers et les flux de trésorerie. « Si ces informations ne sont pas correctes, je souhaiterais recevoir la situation financière de ces fonds de 2007 à 2013 adressée à la CMDT et à la DNPSES », a-t-il indiqué au Ministre de l’Agriculture.

Avant de poursuivre que  les procédures de gestion exigent la présentation des pièces justificatives des fonds mis à la disposition antérieurement avant la mobilisation des nouveaux fonds.  A travers ces questions écrites, dont la réponse est entendue dans un mois, l’honorable Bafotigui Diallo veut que l’exécutif informe le peuple de la destination des  fonds alloués à la confédération des SCPC.  « La réponse à cette première question me permettra de savoir si la CMDT a viré des fonds quand bien même qu’elle avait la certitude que les fonds ne sont pas utilisés pour les besoins des acteurs, faute de pièces justificatives, fautes d’états financiers et de rapports financiers appropriés », martèle le député.

Siaka DIAMOUTENE / maliweb.net

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