Le Président burkinabé déchu Paul-Henri Damiba livre sa version des faits

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Dans le contexte de la hausse des violences djihadistes au Burkina Faso, Paul-Henri Damiba, dirigeant déchu, dévoile « certaines frustrations et revendications » ayant conduit à sa destitution.
Le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba s’est exprimé sur les événements ayant conduit à sa destitution menée par un autre militaire, le capitaine Ibrahim Traoré.
Dans une vidéo enregistrée dimanche 2 octobre, il évoque l’attaque du convoi de Gaskindé, dans le Soum, survenue le 26 septembre. Au moins 11 soldats burkinabés avaient été tués dans une attaque de djihadistes présumés, faisant une trentaine de blessés.

« Avant que nos morts n’aient pu être inhumés […] quelques unités de nos forces militaires, avec des sympathisants civils et politiques, mus par des motivations individualistes, subjectives et se prévalant de certaines frustrations et revendications qui devraient pouvoir trouver des solutions dans d’autres cadres de concertation, ont convergé de manière massive vers les zones sensibles. L’objectif affiché était clair: interrompre la transition », abonde-t-il.

Le Burkina Faso affronte une flambée de violences djihadistes, surtout dans le nord. Une autre attaque particulièrement meurtrière avait visé début septembre un convoi de ravitaillement. L’explosion d’un engin artisanal entre Djibo et Bourzanga avait causé la mort d’au moins 35 civils dont plusieurs enfants.

Le coup d’État

Le 30 septembre le capitaine Ibrahim Traoré, entouré de militaires, s’est proclamé nouveau chef de l’État. Après deux jours de confusion, le lieutenant-colonel Damiba, qui lui aussi avait pris le pouvoir grâce à un coup d’État en janvier 2022, a accepté de démissionner sous certaines conditions, comme sa propre sécurité et celle de ses soutiens, ainsi que le respect des engagements à l’égard de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) pour un retour du pouvoir aux civils d’ici juillet 2024.
D’après RFI, il est arrivé le 2 octobre dans la soirée à Lomé au Togo, accompagné de 4 collaborateurs militaires, conduits directement au palais de la présidence togolaise.

« Le Togo, comme la Cédéao, salue le fait que l’esprit de paix l’ait emporté, l’accueil de M. Damiba fait partie de cet esprit », a déclaré Akoda Ayéwaodan, porte-parole du gouvernement togolais.

Le capitaine Ibrahim Traoré, de son côté, a assuré, dans une récente interview à RFI, qu’il s’entendait bien avec le dirigeant déchu.

« Il n’y a pas de problème entre le colonel Damiba et moi. Ce n’est pas un problème personnel. Donc, on a même communiqué ce dimanche matin [le 2 octobre, ndlr] », a-t-il commenté.

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