Mali: Boubèye attaque frontalement les enseignants : « l’État n’a pas aujourd’hui les moyens de toutes leurs revendications »

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J’invite les enseignants à regagner les classes car l’État n’a pas aujourd’hui les moyens de toutes leurs revendications du jour.

Venu fraîchement de Paris et à l’occasion du 13ème congrès de l’UNTM, le premier ministre Soumeylou Boubeye Maiga a fait une déclaration sur la situation de la grève des enseignants.
Pour lui, l’État ne prendra pas des promesses qu’il ne peut pas satisfaire car avec les syndicalistes il faut toujours tenir le langage de la vérité.
Sur les 10 points de revendications de la Synergie des Syndicats d’enseignants, le PM signale que l’État à déjà satisfait 7 points.
Pour les 3 autres points de négociation qui restent, ils sont d’ordre pécuniaire et le PM précise que l’État dans sa situation actuelle ne peut les supporter au risque de s’écrouler.
Pour lui, la prime de documentation réclamées pour chacun des 63.000 enseignants faits une incidence financière de 3,5 milliards et quand à la prime de logement imposée par les enseignants elle fait 55 milliards par an. Ce qui fera un total budgétaire de 58 milliards à ajouter à la masse salariale des enseignants déjà exprimé à plus de 100 milliards par mois.

Le PM a ensuite souligné que dans le cadre de l’adoption du Statut autonome des enseignants, des augmentations ont été consentis pour le personnel enseignant qui a désormais la meilleure grille de salaire de la fonction publique.
Le premier ministre précise que chacun est face à ses responsabilités et que l’histoire jugera.
En conclusion, l’État a beau être de bonne fois mais s’il ne peut pas supporter les doléances financières des enseignants, il ne peut pas promettre l’impossible car ça les attraperait très vite.

Vu la gravité de la situation, le gouvernement n’a aussi d’autres solutions que de procéder à la rétention des salaires des enseignants car il n’est pas prêt de satisfaire à toutes les doléances des enseignants qui semblent aussi maximalistes. Tout ou rien. Nous sommes pourtant un pays en guerre, en proie à plusieurs défis sécuritaires.

Alors ce qui reste pour nos collègues enseignants, c’est de mettre fin à cette grève et attendre de nouvelles opportunités car l’état ne voyage pas. Il est toujours là et tôt ou tard, ils auront l’occasion de revendiquer à nouveau leurs primes de documentation et de logement.

Ils doivent mettre au centre de leur préoccupation l’avenir des enfants dont ils sont les premiers amoureux.

Seydou Oumar Traoré

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