Mali : la transition trace la voie, les Partis politiques s’accrochent à un passé révolu
Dans une scène devenue rare, une centaine de partis politiques maliens ont tenté, ce samedi 26 avril à Bamako, de faire entendre leur voix face à la dynamique de refondation nationale menée par les autorités de la Transition. Mais derrière les slogans sur la démocratie et le multipartisme, ce sont surtout les intérêts de petits appareils politiques qui s’expriment, bien loin des aspirations profondes du peuple malien à la stabilité, à la sécurité et à la réforme.
Alors que le Mali traverse une crise profonde, héritée d’années de mauvaise gouvernance et d’instabilité, ces partis politiques cherchent à préserver un statu quo qui a largement démontré ses limites. Leur conférence de presse, organisée sous haute surveillance policière, n’a été qu’une tentative désespérée de défendre leurs privilèges.
« Les partis politiques ne constituent pas un problème pour le Mali. Au contraire : ils constituent une solution », a osé déclarer Youssouf Diawara, président du parti Yelema, occultant sciemment le rôle des querelles partisanes dans la paralysie du pays.
La refondation, une exigence du peuple, pas un caprice de la Transition
La Transition, sous l’impulsion du président Assimi Goïta, a engagé depuis deux semaines des concertations nationales pour relire la charte des partis politiques et rationaliser un paysage devenu illisible, avec près de 200 formations souvent sans ancrage réel. Cette démarche, issue des recommandations des Assises Nationales de la Refondation de 2022, vise à donner au Mali un système politique cohérent, efficace et au service de la nation.
Contrairement aux accusations de « pseudo-concertation » lancées par Oumar Ibrahim Touré et ses pairs, les forces vives du pays – légitimités traditionnelles, société civile, jeunes, femmes – ont été associées à ce vaste chantier. Les partis politiques qui boudent ces discussions démontrent leur refus du changement et leur incapacité à se remettre en question.
Un multipartisme encadré pour un Mali fort
La Transition ne cherche pas à étouffer la démocratie, mais à la sauver de la dérive du clientélisme et de la fragmentation. La charte en préparation n’impose pas la dissolution arbitraire, mais propose de limiter le nombre de partis à ceux qui sont capables de représenter réellement les Maliens et de contribuer à la stabilité du pays.
Comme l’a rappelé un participant aux concertations régionales :
« Nous sommes là pour redresser, faire des propositions concrètes. Il y a les partis politiques, mais le travail se fait pour le Mali ».
Les vrais défis du Mali sont ailleurs : la lutte contre l’insécurité, la cherté de la vie, la santé, l’éducation. La Transition s’y attelle avec détermination, pendant que les partis politiques préfèrent se focaliser sur leurs intérêts corporatistes.
Le peuple malien attend des actes, pas des discours. La Transition l’a compris, et c’est dans cette voie qu’elle s’engage, avec ou sans l’assentiment de ceux qui refusent de tourner la page de l’ancien système.
Le Mali n’a plus de temps à perdre avec les calculs politiciens. La Transition avance, portée par la volonté populaire et la nécessité de reconstruire un État fort. Les partis politiques sont invités à rejoindre ce mouvement ou à s’effacer devant l’intérêt supérieur de la nation. L’histoire retiendra ceux qui ont choisi le Mali, et non leurs propres privilèges.
Mordocaï Le BALAISE