Mali: Le député et ancien Premier ministre Moussa Mara dit haut ce qu’il pense de l’Assemblée nationale de Timbiné

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Moussa Mara Président du parti Yéléma, ancien maire de Commune IV, ancien ministre et ancien Premier ministre non moins député élu en Commune IV du district de Bamako s’exprime sur la situation du pays. Entretien.

Mali-Tribune : Pensez-vous que la nouvelle Assemblée nationale pourra-t-elle relever le défis auxquels fait face le pays ?

M M.: Aujourd’hui très sincèrement, je ne suis pas optimiste. L’Assemblée à laquelle j’appartiens a été élue dans les conditions sanitaires difficiles avec un taux de participation qui n’a pas été à la hauteur notamment à Bamako. Cette Assemblée a été élue avec une intervention désastreuse de la Cour constitutionnelle. Vous avez des députés qui ont été plus nommés qu’élus dont le président de l’Assemblée nationale d’ailleurs. Donc l’Assemblée a commencé dans des conditions de légitimité qui sont très faibles. L’Assemblée précédente avait un problème de légitimité la nôtre est encore en dessous, en terme de légitimité.

Nous sommes enclins à penser que ça risque d’être encore plus difficile pour nous que la précédente législature. C’est la première fois que nous voyons que l’Assemblée elle-même décide de limiter ses propres pouvoirs. Le règlement intérieur dit qu’un député ne peut plus interpeller le gouvernement. Le pouvoir de l’Assemblée c’est le contrôle de l’action du gouvernement, montrer que nous sommes indépendants du gouvernement. Si un député ne peut plus le faire sans l’opinion de l’Assemblée alors qu’on sait que la majorité de l’Assemblée est proche du pouvoir, ça veut dire que l’Assemblée décide elle-même de limiter ses propres pouvoirs. Donc moi je ne suis pas du tout optimiste. Maintenant on verra ce qui se passera.

Mali-Tribune : La bataille sera rude avec la réforme de la nouvelle constitution Moussa Timbiné sera-t-il à la hauteur des attentes ?

M M. : Ce n’est pas forcément le Président de l’Assemblée nationale, mais l’ensemble. Si le Président est bon et que l’ensemble de l’Assemblée n’est pas bon, ça ne donnera rien. Il faut que ça soit l’ensemble qui soit conscient de sa responsabilité historique.

Cependant, avant de parler de la reforme constitutionnelle, il faut relire l’accord de paix, puisque le dialogue national a demandé sa relecture. A Yéléma, notre opinion est que si on se réfère au Dialogue national, la prochaine étape doit être la relecture de l’accord de paix plutôt que la réforme constitutionnelle.

Mali-Tribune : Vous avez été candidat au perchoir et vous avez obtenu 8 voix concrètement qu’est-ce qui n’a marché pour vous ?

M M. : D’abord, je ne suis que trois députés parmi les 120 et quelques députés de la majorité. Il faut donc dire je suis allé avec une très faible chance de gagner.

D’ailleurs moi je ne me suis pas présenté pour gagner. Je me suis présenté pour témoigner. On n’a parlé de problème de légitimité de l’Assemblée actuelle pour moi une personnalité comme moi reconnue dans le pays comme étant intègre et crédible aussi bien à l’intérieur comme à extérieur si cette personnalité était à la tête de l’Assemblée ça pouvait rejaillir sur l’Assemblée c’est le pourquoi d’ailleurs de ma candidature. C’était pour l’honneur de l’Assemblée que je suis candidat maintenant il y a eu cinq députés qui ont voté pour moi tant mieux, mais je n’étais pas candidat pour gagner il fallait être un fou pour penser qu’on pouvait gagner.

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