Mali: Me Mohamed Aly Bathily répond à l’ambassadeur américain: « Nous avons vu les Etats unis supporter l’opinion publique bolivienne contre le président Hugo Morales»
« On ne peut parler de la démission d’un Président démocratiquement élu ». Telle est la phrase tenue par l’ambassadeur des Etats Unis, Dennis B Hankins, en visite chez le Président de l’Assemblée nationale. Ces propos ne sont pas passés sous silence au sein du M5-RFP qui demande la démission du Président de la République IBK. Djeliba24
L’ancien ministre de la justice, puis des Domaines, Me Mohamed Aly Bathily, le premier a répliqué au diplomate américain affirme son opposition à sa position. « L’ambassadeur en admet qu’on en parle pas de la démission du Président Ibrahima Boubacar Keïta, démocratiquement élu, J’en conviens que les Etats Unis sont un exemple d’un pays de droit, un pays où l’exigence du droit est très forte. Mais nous avons vu que lorsque des Présidents américains sont mis en cause la justice intervienne sans faire de concessions », a-t-il rétorqué, en rappelant que depuis 2018 il y a des plaintes à la fois contre l’élection du Président IBK, contre les membres de la Cour Constitutionnelle contre les membres de la Cour suprême qui, selon lui, ont refusé de juger parce qu’il s’agit de l’élection d’IBK. Lequel s’interroge de savoir si le refus de juger ou le déni de justice fait partie de la démocratie. Cet avocat intransigeant sur l’application des lois de la république pense que « dans un pays où le système électoral est remis en cause, les griefs sont portés devant la justice pour que se soient jugés, et que le système judiciaire soit incapable de juger, on ne peut pas parler de démocratie ».
Me Mohamed Aly Bathily dit qu’est convaincu que l’Ambassadeur des Etats des Unis au Mali peut-être en manque d’informations sur cette question. Mais, dit-il, ils veulent que la loi soit respectée et ils disent qu’il n’y pas de loi pour IBK, pour ses partisans, il n’y a pas de loi pour juger les actes d’IBK, les actions de son gouvernement d’IBK. Toujours dans sa réplique, Me Bathily poursuit qu’il ne dirait pas comme l’ambassadeur qu’il ait une démocratie, « nous nous demandons que la loi s’applique, que les Institutions de la République respectent la loi et je pense que nous sommes dans la démocratie. »
«IBK prétend avoir été démocratiquement élu »
L’ancien ministre d’IBK devenu un opposant de citer l’exemple de la Bolivie, « Nous avons vu les Etats Unis supporter l’opinion publique bolivienne lorsque le Président Hugo Moralès a été déclaré élu Président de la République par la Cour Constitutionnelle et que l’opinion populaire s’est élevée pour dire que la Cour a triché les élections. Le peuple a dit que ça ne marche pas malgré que le Président Moralès ait accepté un second tour, les citoyens lui ont dit pas question de deuxième tour ».
Ajoutant que dans ce pays de l’Amérique Latine, « la présidente de la Cour qui a déclaré son élection a démissionné avec le Président de la République lui-même. On a fait une nouvelle élection pour mettre un autre Président. Les américains ont accepté cela en Bolivie et ils disent le contraire chez nous », a-t-il fait savoir. Pour ce faire, il a invité le diplomate américain à réfléchir deux fois afin de comprendre la démarche du Mouvement du 5 juin.
A l’en croire, ceux qui demandent la démission du Président ne sont pas loin de ces propos, mais ils pensent que les propos de l’Ambassadeur sont mal informés. « Qu’il s’informe sur la réalité de la démocratie selon le mode du régime d’IBK. Ce n’est pas un mode démocratique, mais IBK prétend avoir été démocratiquement élu, mais sa démocratie ne souffle pas qu’on juge lorsqu’il s’agit de lui. Sa démocratie n’est pas encore jugée. Allez-y demander mon l’ambassadeur. Je suis sûre que les Etats unis ont tous les moyens pour s’informer , qu’il s’informent sinon la décision de leur ambassadeur pèse lourd sur le choix de l’opinion publique du Mali », a-t-il suggéré.
Enfin, Me Mohamed Aly Bathily dira que dans la réalité, les plaintes contre l’élection d’IBK, contre les membres de la Cour et contre l’Assemblée nationale pour avoir violé la Constitution sont multiples. Ce, en citant comme exemple les cas des lois de prorogation des mandats qu’il a qualifié de violation de la Constitution que l’ambassadeur sait. « C’est écrit dans la constitution. Es-ce que toutes ces violations font partie de la démocratie ou appartiennent à un pouvoir par patrimonialité », a-t-il demandé.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net
Le titre est de la rédaction de Djeliba24.com