Oumar Doumbia, le tueur en série (employé de commerce domicilié à Djicoroni-Para près de l’usine céramique) était à la barre le jeudi 17 septembre 2020 pour répondre de l’assassinat de 5 personnes : Béidy Fomba, Ousmane Kéita dit Big, Souleymane Kéita dit Bassolo, Cheick Oumar Kéita et Moussa Thiam, tous des candidats à l’immigration qui s’étaient confiés à lui. Pour mieux appâter ses victimes, il s’improvisait démarcheur de visa pour des candidats à l’immigration et leur faisait croire qu’il pouvait les faire entrer en Belgique, Hollande, Allemagne. Et une fois l’argent empoché, Oumar Doumbia droguait ses victimes avant de les tuer à coups de pierre. Les corps de 5 de ses victimes ont pu être identifiés et retrouvés enterrés à Farabana, Banankoronin, Kéléya, Banazolé. L’assassin Oumar Doumbia a été condamné à mort. Les faits !
Né vers 1982 à Djicoroni-Para, Oumar Doumbia, courant 2016-2017, s’improvisait démarcheur de visa pour des candidats à l’immigration. Dans ce cadre, il prenait avec “ses clients” ou avec leurs parents, des sommes d’argent à titre d’avances sur les frais de visa et de voyage et le reliquat payable à l’arrivée des candidats en Europe (Belgique, Hollande, Allemagne). Ainsi, il invitait ses victimes individuellement sous prétexte de leur prodiguer des consignes de voyage ou de les accompagner à l’aéroport.
Une occasion qu’il mettait à profit pour attenter à leur vie avec des grosses pierres ou à coups de couteaux dans les alentours de la ville de Bamako (Farabana, Banakoronin, Banazolé, et la zone aéroportuaire).
C’est ainsi qu’il a pu attenter à la vie des jeunes gens que sont Béidy Fomba, Ousmane Kéita dit Big, Souleymane Kéita dit Bassolo, Cheick Oumar Kéita et Moussa Thiam, tous des candidats à l’immigration qui s’étaient confiés à lui. A la suite, il tenta d’abattre à bout portant, avec une arme à feu, Drissa Sidibé (employé de commerce) auquel il se proposait de vendre une importante quantité de maïs alors qu’il avait l’intention d’attenter à sa vie dans le but de le dépouiller de son argent. Ce dernier n’a eu la vie sauve, dans la zone aéroportuaire, que suite au mauvais maniement de l’arme qui ne s’est pas déclenchée.
Suite à une dénonciation anonyme, Oumar Doumbia fut démasqué et arrêté suite à la disparition du jeune Moussa Thiam et de la perspicacité d’un certain Boubacar Traoré dit Baba (étudiant) lequel avait servi d’intermédiaire entre lui et deux autres personnes qu’il a fait disparaître, notamment Souleymane Kéita dit Bassolo et Cheick Oumar Kéita. Aussi, aux termes de trois séries d’interrogatoires à la Brigade d’investigations judiciaires, Oumar Doumbia a reconnu avoir attenté à la vie de tous ces jeunes qui s’étaient confiés à lui, notamment Beydi Fomba, Souleymane Kéita dit Bassolo, Cheick Oumar Kéita, Ousmane Kéita dit Big et Moussa Thiam.
Il a dénoncé Boubacar Traoré dit Baba (étudiant) et Moussa Camara (tailleur) comme étant ses complices. Mais cela s’est avéré comme une volonté d’égarement des enquêteurs et une vengeance car c’est grâce à la filature de Boubacar dit Baba Traoré qu’Oumar Doumbia fut démasqué et considéré comme seul auteur présumé des disparitions incriminées. D’où l’absence de charges suffisantes contre Boubacar Traoré dit Baba et Moussa Camara qui n’ont pas été poursuivis.
Etant le seul auteur des faits, Oumar Doumbia a été inculpé des faits d’assassinat (homicide volontaire avec préméditation) sur Beydi Fomba, Souleymane Kéita dit Bassolo, Cheick Oumar Kéita, Ousmane Kéïta dit Big et Moussa Thiam, tentative d’assassinat sur Drissa Sidibé et de vol qualifié (il s’était approprié frauduleusement la moto Djakarta et le téléphone portable de Moussa Thiam, une de ses victimes).
Comme méthodes, Oumar Doumbia administrait des boissons alcoolisées et autres drogues à ses victimes avant d’écraser leurs crânes à coups de pierres ou leur assénait des coups de couteaux dans le ventre. Ces crimes sont commis en brousse après invitation à assimiler les consignes de voyage ou d’accompagnement à l’aéroport. Pour ces motifs, il a été présenté à la barre de la Cour d’assises afin d’y être jugé.
Des preuves contre Oumar Doumbia
Devant les juges, le psychopathe Oumar Doumbia nie les faits qu’il avait pourtant reconnus à l’instruction. Il fait croire qu’il n’est pas le tueur mais un certain Moussa Yattassaye avec qui il travaillait. Cette personne n’existant pas, cette stratégie de défense s’écroule avec les questions des juges. Et s’il n’était le tueur de Moussa Thiam, pourquoi a-t-il gardé la moto de ce dernier chez lui ? Oumar Doumbia reste bouche bée. Il reconnait la tentative d’assassinat de Drissa Sidibé et le vol de sa moto. Le président de la Cour lui demandera de dire la vérité et toute la vérité.
Mais Oumar Doumbia reste sur sa position. Cependant, trop de preuves l’accablent. A commencer par le laveur de ses voitures qui témoignera qu’il a découvert du sang dans sa voiture. En réaction, Oumar Doumbia dira qu’il avait ce jour transporté un blessé à l’hôpital. Ce qui était faux. C’était le sang d’une de ses victimes.
Mohamed Tabsir Traoré (un ami de Moussa Thiam) a témoigné qu’à la veille de la disparition de Moussa Thiam, il a été vu la dernière fois avec Oumar Doumbia qui avait pris un million avec lui. Après avoir empoché son argent, il l’a tué.
Le cadavre a été retrouvé à Farabana où il avait été enterré. Avec son téléphone, il se passait pour une femme et appelait les parents de Moussa Thiam en leur faisant croire que ce dernier était mort dans un accident sur la route de Koulikoro.
Après les recherches, la moto Djakarta de Moussa Thiam a été retrouvée chez Oumar Doumbia. C’est comme cela que le tueur en série a été arrêté et écroué.
Les parties civiles composées de Mamadou Thiam (cousin de feu Moussa Thiam), Mamadou Soumaré (beau-père de feu Cheick Oumar Kéita), Issa Kéita (père de feu Souleymane Kéïta dit Bassolo), Moussa Balla Kéïta (parent de feu Ousmane Kéïta) et Diakaridia Fomba (frère de feu Beydi Fomba) ont tous témoigné contre Oumar Doumbia qui était voisin de ses victimes.
Après avoir entendu le tueur, les parents de ses victimes, les avocats des deux parties, la Cour a maintenu Oumar Doumbia dans les liens de l’accusation et l’a condamné à la peine de mort.
Siaka DOUMBIA/ Aujourd’hui Mali