Que vaut le nouvel album d’Aya Nakamura ?

Le quatrième opus de la chanteuse francophone la plus écoutée au monde déçoit. Un zouk plat, vaguement latino, mis à part une ou deux exceptions.

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On avait pourtant envie d’aimer ! Parce que peu manient la langue française avec autant de liberté, de sagacité et d’humour. Parce qu’on ne peut s’empêcher de dodeliner le corps sur « Djadja », « La dot », « Copines » et « Pookie ». Parce qu’elle est un modèle de femme noire, forte, indépendante, qui se fiche du qu’en-dira-t-on, et fait, seule, des choix tranchés pour sa carrière (comme de refuser des collaborations avec Angèle et Iconoclast ou de devenir sa propre manageuse).

Aya Nakamura avait inventé un genre. Sa manière de faire traîner de sa voix grave des voyelles entrecoupées d’onomatopées sur un beat pop afro zouk est inédite et irrésistible. On était touché par le destin de cette « gow »(fille) qui cherche un bon « Djo » (gars), fuit les « bails sombres » (les affaires louches) et les « Pookie » (commères) parce qu’elle est « gang or game » (pas n’importe qui), un destin narré avec la verve d’une jeunesse qui fait de n’importe quel trentenaire un « boomer » dépassé.

Malheureusement, cette fois, son quatrième album déçoit. Baptisé DNK, en référence à son véritable nom de famille Danioko, il laissait espérer une introspection intime, sur son succès fulgurant ou ses difficultés amoureuses (notamment après ses problèmes récents de violences réciproques sur conjoint avec le père de sa deuxième fille). Mais les textes, noyés d’une douche d’autotune, restent en surface et manquent cruellement d’esprit. Quelques exemples : « Parce que j’suis sa baby / Il veut devenir mon daddy » (« Baby »), « Juste un SMS / Sans lui, j’ai essayé / Bébé, j’veux juste réessayer » (« SMS »), ou bien encore « Mon cœur crie à l’aide / Tu vois pas que je t’appelle » (« J’ai mal »)… Vous l’aurez compris, il n’y aura pas ici de petites phrases bien senties.

DNK est une soupe fade, sans piquant ni finesse, au rythme monotone. Car même les mélodies ont un goût de réchauffé. On remue mollement le bassin en écoutant ces quinze titres répétitifs. Et puis on baille. « Tous les jours » et « T’as peur » en featuring avec Myke Towers sont de véritables invitations à la sieste. Un zouk plat, vaguement latino, mis à part la notable exception de « Belleck ». Le sex-appeal semble avoir disparu aussi, loin des bouillants « Préféré », la tiédeur des titres comme « Cadeau » ou « Coller » nous laisse de glace. Même les featurings avec Kim, Tiakola ou SDM n’ont rien de très sexy.

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Source: Le Point

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