Stabilisation du Mali : L’Armée entre reconquête du territoire perdu et les exigences de l’Accord d’Alger

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Bien que les autorités de la transition demeurent déterminées à donner une chance au dialogue pour préserver ce qui peut encore l’être dans l’Accord pour la Réconciliation au Mali (APR), elles se préparent également à une guerre de plus en plus inévitable avec la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), dont la jonction avec les terroristes du Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM) ne fait plus l’ombre d’aucun doute. Le dialogue a-t-il encore une chance de rapprocher Bamako et Kidal ? Rien n’est moins sûr !

«Qui veut la paix prépare la guerre», disait l’officier prussien Clausewitz. Il reprenait ainsi la thèse du Chinois Sun Tzu selon laquelle «l’art de la guerre, c’est de soumettre l’ennemi sans combattre» ! Les autorités de la transition sont en tout cas conscientes de cette réalité très perceptible dans leurs discours ces dernières semaines. «Mettre le Mali au-dessus de tout» ! Tel est ainsi l’appel lancé par le Colonel-major Ismaël Wagué, ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale à la clôture de la seconde édition de la Semaine Nationale de la Réconciliation (SENARE, du 15 au 21 septembre).

«Il y a certes des incompréhensions, il y a toujours des incompréhensions entre frères et cela ne finira jamais… Je profite de ce micro et de votre présence pour demander à chacun de faire tout son possible pour que nous puissions retrouver nos frères et reprendre le processus de paix…», avait-il souhaité. Et d’insister, «nous ne ménagerons aucun effort pour concrétiser la vision du président, du gouvernement et du CNT de réaliser la réconciliation des cœurs et des esprits». Cette position tranche avec la fermeté affichée quelques jours plus tard par le président de la Transition, le président du Conseil national de la Transition (CNT) et le Premier ministre.

«Avec la nouvelle dynamique, consécutive au retrait de la Minusma et aux opérations militaires en cours, le Mali recouvrera sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire», a assuré le président de la Transition dans son message à la nation à l’occasion du 22 septembre 2023. «A cet effet, en application de la Résolution 2690, le gouvernement de la République du Mali veillera au redéploiement effectif des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) ainsi qu’au retour des services sociaux de base sur l’ensemble du territoire national», a ajouté le Colonel Assimi Goïta, tout en démontrant qu’il est conscient de toutes les implications d’une telle détermination. Cela est d’autant plus important à savoir que la deuxième phase du retrait de la Minusma va susciter davantage de tension et doit donc faire l’objet d’un suivi rigoureux dans les localités de Douentza, Ansongo, Aguelhoc, Kidal, Tessalit… au plus tard le 31 décembre 2023.

«Ce processus ne saurait se finaliser sans contrainte. Toutefois, j’invite les populations à se rallier autour des FAMa dans l’accomplissement de cette mission décisive», a rappelé le Colonel Assimi Goïta dans le message à la nation à l’occasion du 63e anniversaire de notre accession à l’indépendance. «Nous ne céderons plus un pouce de notre territoire à quiconque», a déclaré Choguel Maïga lors d’une cérémonie de recueillement à la mémoire des dernières victimes des attaques.

«Le peuple malien doit se préparer à faire face à toutes les situations car nous sommes à un tournant historique», a-t-il martelé à cette occasion. Prêt à se sacrifier pour préserver sa souveraineté», a aussi martelé le président du Conseil national de Transition (CNT), le Colonel Malick Diaw, lors de la cérémonie d’ouverture de l’organe législatif le 2 octobre 2023. «Le drapeau du Mali, Vert-Or-Rouge, doit flotter haut, très haut, et partout sur l’étendue du territoire national… La sécurité est la priorité absolue», a-t-il ajouté en reconnaissant l’existence d’un plan de reconquête des «régions occupées par des hordes barbares».

Ainsi, les autorités de la transition sont prêtes aussi bien à négocier qu’à livrer bataille pour que la force reste du côté de la République.

Même s’ils n’ont pas définitivement fermé la porte au dialogue pour sauver l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali (APR), le gouvernement malien est plus que jamais déterminé à rétablir son autorité sur l’ensemble du territoire national. Ainsi, les FDS poursuivront leur offensive contre les groupes obscurantistes. Cette option semble également heurter la sensibilité de certains compatriotes, pour qui il est toujours possible de revenir à la table des négociations. «Le dialogue est le seul moyen de préserver l’unité du Mali… Il faut revenir à l’accord pour la paix», affirmait ainsi un confrère dans un groupe de discussion sur WhatsApp.

Est-ce que la CMA a été sincère une seule fois envers le Mali ? Elle ne se reconnaît dans l’APR que lorsque cela l’arrange ! Et elle a rompu son engagement en évoquant des prétextes fallacieux parce qu’elle se sent mieux dans la nouvelle disposition stratégique du GSIM d’Iyad que dans l’accord ! Malgré tout, la coordination a continué son chantage sous forme de revendications avant de prendre les armes contre la République sous prétexte qu’on l’a empêchée d’occuper le camp de Ber ! De quel droit les camps de la Minusma peuvent-ils revenir à des supposés ex-rebelles qui ne sont en réalité que des terroristes au service d’Iyad ?

Il est clair que l’occupation des bases libérées par la Minusma par l’armée malienne est conforme aux résolutions de l’ONU et ne doit en aucun cas être considérée comme un acte hostile envers les mouvements signataires de l’accord de paix. C’est d’ailleurs l’une des raisons du silence assourdissant de la communauté internationale face aux événements dramatiques, comme l’attaque meurtrière du 7 septembre 2023 contre le bateau «Tombouctou», une cible purement civile visée en connaissance de cause par la CMA/GSIM.

Tout comme elle ferme les yeux sur les images humiliantes véhiculées par ceux qui se réclament de «l’Azawad» et qui ont des comportements à faire rougir de honte même un terroriste. Dans leur aveuglement, les mercenaires de la CMA font semblant d’oublier que «même la guerre obéit à des règles qui ne tolèrent pas d’exposer l’image d’un soldat que l’on soumet à l’insupportable» ! Malheureusement, ils sont encouragés par le silence de la communauté internationale, pour qui aucune violation du droit international n’est condamnable tant que cela ne vient pas des Forces républicaines.

Contrairement à ce que les médias occidentaux tentent d’imposer à l’opinion internationale, cette présumée «question touareg» n’en est pas une. Les FAMa ne se battent pas contre une communauté ethnique, mais contre des gens qui affichent un double visage. Ils sont ex-rebelles de Kidal quand l’opportunité de tirer un meilleur profit de l’APR se présente. Sinon, dans la réalité de tous les jours, ils sont des alliés fidèles et loyaux d’Iyad Ag Ghali. Nous sommes tous pour la paix, donc pour le dialogue. Mais, pour donner une chance au dialogue, il faut que l’on joue franc jeu dans les deux camps ! Et la franchise n’est pas dans le vocabulaire de la CMA qui ne cherchait qu’un prétexte pour officialiser son alliance avec Iyad.

Le Mali n’a jamais cessé de tendre la main à ces groupes pour la paix et le développement, tout en appelant à la fin de leurs liens avec les groupes terroristes, conformément à l’accord pour la paix et aux résolutions de l’ONU. Cela ressemble à une utopie avec des dirigeants comme Mohamed Ag Najem, un ancien Colonel de Kadhafi qui a participé à la création du MNLA en 2012. Ils sont manipulés pour œuvrer à la partition du Mali car, en réalité, ils ne sont pas des Kidalois, donc pas des Maliens !

Source: Maliweb

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