Malick Coulibaly devant les procureurs: «Vous devriez sévir… Les Maliens doivent sentir la loi»

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Le ministre de la Justice, Me Malick Coulibaly, a présidé, ce mardi 03 septembre, la cérémonie d’ouverture de la Conférence de chefs de parquets. Sous le thème: «le ministère public face au défi du délitement et de l’effondrement de l’autorité publique: perspectives et responsabilités». De quoi donner au ministre son réflexe d’ancien parquetier « requérir debout » devant ses collègues.

Deux communications étaient à l’ordre du jour de cette conférence: «les défis et enjeux de la restauration de l’autorité de l’Etat» et «les bonnes pratiques du Ministère public dans la restauration de l’autorité de l’Etat». Les chefs de parquets du ressort de la Cour d’Appel de Bamako et les Procureurs généraux près les Cours d’Appel de Mopti et de Kayes ont été édifiés au cours de la conférence financée par USAID à travers Mali Justice Project (MJP).

Aux dires du ministre Coulibaly, il est superfétatoire de démontrer la pertinence et l’importance du thème du jour. Les scènes de lynchage ou d’expéditions punitives, l’incivisme sur les routes, les scandales de corruption et d’atteintes aux biens publics, des attaques terroristes et autres formes de criminalité organisée… sont, selon lui, les manifestations de l’absence ou de la faiblesse de l’autorité de l’Etat. Ce climat d’injustice, dont les Maliens ont tendance à s’accommoder, indique Me Coulibaly, nous conduit vers un échec collectif dont nul ne peut deviner l’ampleur.

Affamer… les affameurs du Peuple

Dans son réquisitoire et avec le sens de la formule qui l’incarne, le ministre Malick Coulibaly a enjoint aux Chefs de parquets: d’affamer les affameurs du Peuple en agissant avec « promptitude et rigueur», contre les auteurs d’atteinte aux biens publics; traiter avec diligence les dossiers de massacres de populations, mettre hors d’état de nuire les auteurs de crimes avec violence; assurer proprement la direction de la police judiciaire et user des  procédures rapides pour désengorger les prisons.

«Vous devriez sévir. Si vous laisser faire, l’Etat est affaibli; la démocratie est dévoyée», interpelle le ministre qui, reprenant la formule de Churchill, indique qu’en démocratie tout est permis, à part ce qui est interdit. «Les Maliens doivent sentir la loi partout où ils se trouvent», ajoute Malick Coulibaly. La justice malienne, conclut-il, est à la croisée des chemins, elle doit restaurer l’autorité de l’Etat en faisant de son vade mecum, cette maxime juridique chère au président de la République: «Nul n’est au-dessus des lois».

Maliweb.net

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